Plus de 100 personnes dans cette salle Osète un peu difficile à trouver (merci Coline pour le fléchage). Présentation et animation de la soirée par Marie-Christine Gamberini des ATMP.
Première présentation, "Les enjeux de l’éco-construction" par Alain Marcom, version raccourcie de la conférence disponible sur le site.
Quelques questions de la salle, que j’ai oublié de noter...
Ensuite, "Les matériaux végétaux en éco-construction" par Pierre Besse :
les matériaux végétaux dans les fondations
le bois en structure
les fonction de couverture : bardeaux de bois, chaumes
les maisons en bottes de paille
les mélanges terre-fibre (terre-paille, torchis...)
les briques végétales
les planchers de terre et végétaux
les isolants en vrac (canne de tournesol...)
l’habitat bon marché
le bambou
clin d’oeil (la cheville tarnaise )
et la question : si tout le monde s’y mettait, y aurait-il assez de matériaux végétaux pour tous ? La réponse diffère selon les matériaux, mais a priori oui, en particulier concernant la paille.
Questions de la salle :
peut-on construire des maisons à 4 étages en paille ? (oui)
les roseaux dans les fondations, y a -t-il consensus à ce sujet ?
et les pbs de remontée d’humidité dans les constructions en terre ? (un bon chapeau, de bonnes bottes, et des parois respirantes)
"La rénovation d’un appartement à Toulouse", témoignage de Sébastien De Carrière sur une rénovation réalisée en centre ville dans une copropriété.
"Aménagement d’un café associatif à Mazamet", témoignage d’Edith Alquier et Julien Noury, sur la rénovation écologique et économique d’un bâtiment en établissement recevant du public.
Questions de la salle :
la laine et la paille utilisées en éco-construction proviennent-elles de l’agriculture biologique ? (non, ce serait mieux bien sûr mais c’est encore difficile ; les agriculteurs bio gardent leur paille pour leur ferme)
que faire des déchets de démolition lors de la rénovation d’un bâti existant, en particulier l’amiante ? (entreprise spécialisée)
montant des travaux à Mazamet ? (8 000 euros)
nombre d’heures de travail dans la rénovation de l’appartement de Toulouse ? (pas compté, mais aide de nombreuses personnes)
la terre : quelle sorte ? argileuse ? Alain Marcom présente alors un petit traité de la terre et introduit le problème de la réglementation
on prend de la terre non végétale et on y adjoint des végétaux, pourquoi ? (il semblerait que l’on peut sans problèmes utiliser de la terre végétale en construction mais il n’y a pas consensus sur ce point)
pas de problèmes d’autorisation pour le projet de Mazamet, ERP (Établissement Recevant du Public) ? (non, mais il vaut mieux ne pas préciser la nature des matériaux employés)
expériences avec la bouse de vache ? (oui, la vache rejette de la cellulose finement hachée, la bouse est un bon liant (exemples de ruches anciennes en roseaux enduits de bouse de vache))
Témoignage d’Alain Ciekanski, architecte, sur le chanvre-chaux et ses qualités (facile à mettre en oeuvre, agréable à vivre). Mais Pierre Besse rappelle que la chaux a un bilan énergétique lourd, en plus d’être corrosive lors de la mise en oeuvre, et qu’il vaut mieux la terre, locale, gratuite, ne nécessitant pas de cuisson et sans problèmes pour la peau et les voies respiratoires ; quant au chanvre, il n’est actuellement pas local et tant que la demande en fibre textile ne suffit pas à justifier économiquement sa culture, il vaut mieux choisir la paille qui est un co-produit local de cultures alimentaires, disponible quasi gratuitement sur place et techniquement aussi intéressante que le chanvre.
Discussion sur les normes, Alain Marcom explique la décennale, encore une exception française, avec un bref historique de la réglementation dans le bâtiment. En gros, sont garanties et assurées les techniques et matériaux issus de la tradition (par exemple le torchis) et ceux qui sont normalisés (issus de l’industrie). Les techniques comme le terre-paille ou la botte de paille, non traditionnelles et non industrielles, en sont de fait exclues. En Allemagne, le terre-paille a été normalisé en 1946.
D’autres questions :
et les rongeurs, les insectes et en particulier les termites ? (pas plus de rongeurs dans la paille que dans le polystyrène ; pour tous, le mieux est de bien protéger les parties végétales par exemple par des enduits en terre soigneusement faits pour éviter l’entrée des ravageurs dans les parties fragiles)
et les allergies lors de la mise en oeuvre de la chaux, de la paille et à l’usage ? (pas plus de problèmes qu’avec les produits "conventionnels" et plutôt moins)
peut-on remplacer l’enduit sur un mur en paille par un bardage en bois ? (attention aux insectes et rongeurs, à l’humidité)
que pensent les Compagnons de ces techniques ? (les Compagnons sont davantage dans le bâtiment monumental => bois et pierre, immense savoir faire et pas trop de conscience écologique mais ça va venir)
les promoteurs et l’éco-constructions ? (de nouveau, problème de la réglementation, Luc Floissac évoque la RT 2005, réglementation thermique en vigueur en France).
les formations en éco-construction ? (encore et toujours les problèmes réglementaires : comment et pourquoi former des artisans qui ne pourront vendre leur savoir faire ? des possibilités à travers les formations en patrimoine)
Catherine Reymonet, le 19 janvier 2007.