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Dalle de terre crue (mai 2007)

Publié le 4 mai 2007, mise à jour le 21 mars 2012
par Christian Baur, Pierre Besse

Suite à l’article paru dans La Maison écologique n°38 d’avril-mai 2007 sur la maison de Nicole et Pierre Besse, ce dernier a reçu de nombreuses questions sur ses dalle en terre. Voici certaines de ces questions et les réponses que Pierre y a apportées.

Si d’aucun-e-s souhaitent alimenter le débat, écrire à ARESO qui publiera dans la Gazette et rajoutera à cet article les éléments nouveaux.

Les éléments les plus récents sont en haut de l’article afin de ne pas décourager les lecteurs les plus anciens.

Voir aussi les témoignages

1- d’auto-constructeurs :

* Geneviève Destouet : Fiche Elément d’Ouvrage n°16 .

* Christian Baur : Fiche Elément d’Ouvrage n°34 .

* Alain Tournebize : Fiche Elément d’Ouvrage n°35 .

* Sabine Chouffour : Fiche Elément d’Ouvrage n°48

2- d’entreprise :

* de la SCOP Inventerre : Fiche Elément d’Ouvrage n°41 .


Échange du 4 mai 2007 :

Bonjour, je suis l’heureux propriétaire d’une belle bâtisse dans la foret d’Orléans que je viens d’aquérir, dans laquelle une grosse rénovation s’impose, et dans la mesure du possible le plus écologiquement, ainsi qu’en recyclant matériaux, objets, juste pour le plaisir de faire avec ce qui vient à moi. À ce titre, j’ai été complètement séduit, entre autres choses, par ce sol en terre battue dans ce qui a l’air d’être une chambre. Aussi,je copierai bien, et aimerais par conséquent, que vous m’expliquiez le processus de fabrication, ainsi que le type de terre à employer, même si je devine qu’elle doit être argileuse. Si vous avez quelques autres tuyaux, ou liens, contacts, merci d’avance.

Bonjour, La terre de notre terrain est peu argileuse justement, c’est ce qui permet de l’utiliser telle quelle en terre battue, sinon il faut rajouterr du sable ou d’autres adjuvant, car l’argile se fissure beaucoup en séchant et laisse quantité de fentes de retrait.

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sol en terre crue chez Pierre Besse (photo S. Moréteau - La Maison écologique)

Notre terre est connue des paysans et des agronomes sous le nom de boulbène, qui désigne dans le sud-ouest des limons battants. La composition de ces terres, c’est beaucoup de limons et de sables fins, et un peu (moins de 15 %) d’argile. Dans la pièce qu’on voit en photo dans l’article de La Maison Ecologique, la chappe fait 8 cm d’épaisseur, elle est constituée de cette terre parfaitement pure, passée à la bétonnière et tirée comme une chappe ordinaire en béton. En séchant, elle a laissé des fentes de retrait très larges (3 cm) mais très distantes, qui délimitent des blocs de 30 cm de diamètre environ, qui sont très cohérents et très durs. Une terre argileuse n’aurait pas donné du tout le même résultat.

Bon chantier, cordialement, Pierre Besse

Échange du 26 avril 2007 :

Bonjour Pierre,
Je lis ton intervention dans la dernière Gazette Areso. Pour info, voici mon essai de sol en terre damée, à sec. Pourrais-tu me dire ce que tu en penses ; si ça te semble intéressant ? Merci. Christian

voir la fiche élément d’ouvrage de Christian (FEO n°34)

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dalle terre damée chez Christian

Bonjour Christian.
Bravo pour ce travail, et pour le compte rendu.
La technique de pose de cette chape damée est pleine de promesses. J’y vois beaucoup d’avantages par rapport à la mise en oeuvre très humide après passage au malaxeur ou à la bétonnière : ça sèche certainement beaucoup plus vite, le retrait est minime ou inexistant. Il est possible et même vraisemblable que ça soit plus rapide à faire qu’une chape coulée de même épaisseur.

Par contre je trouve dommage d’avoir coulé de la chaux dessus. Je pense qu’il était possible de poser la terre cuite directement sur la terre crue damée. C’est à peu près ce que j’ai fait chez moi (pose de carrelage en grès cérame ou en terre cuite sur les chapes en terre coulée, avec une colle maison : moitié terre fine, moitié chaux hydraulique). Il est aussi possible de finir une dalle comme la tienne avec de la terre crue, selon plusieurs techniques. Je trouve le fait de finir le sol en terre crue très intéressant, parce que la terre crue reste apparente et interpelle beaucoup les visiteurs. En plus c’est parfaitement résistant, agréable sous le pied quand on est pieds nus, et agréable à l’oeil.

Par rapport au drainage et à l’humidité dans le logement, je fais le même constat que toi : pas d’humidité au sol, même si on laisse un objet en place longtemps. Chez nous, le sol fini est porté par des chapes en béton de terre (terre-sable-gravier) reposant sur une chape fine (5cm) sable-chaux aérienne, chape "de chantier" destinée à faciliter le travail de construction de l’ossature, puisqu’elle a été faite avant. Cette chape "de chantier" repose sur le hérisson. Le hérisson est très épais (50 cm) mais il n’est ni ventilé, ni drainé. Le soubassement a été inondé trois fois en 7 ans, sur la moitié de sa hauteur totale (qui est de 80 cm), et on peut supposer qu’à chaque fois le hérisson s’est rempli d’eau aux trois-quarts. Pourtant on n’a noté aucune augmentation de l’humidité dans le logement. La chape sable-chaux a été coulée directement sue le hérisson (galet 20/40 roulé), même assez liquide, elle ne pénêtre pas dans les galets. Il n’y a aucune sorte de membrane entre le sol en place et le sol intérieur fini. D’ailleurs le hérisson est posé directement sur le sol naturel, sans décaissement aucun, il a été damé à la main, et depuis 1998, il n’a pas bougé du tout.

Je partage ton idée d’isoler le soubassement mais pas la dalle de sol. C’est comme ça que j’ai fait chez moi, ça ne rend pas le logement plus difficile à chauffer (au moins dans nos climats), et ça contribue sûrement au confort d’été.

Merci et à+,
Pierre

Deux des premières questions :

Bonjour !
Je commence l’auto-construction de ma maison écologique, et j’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’article qui vous est consacré dans La Maison Ecologique.
J’ai envie de réaliser une chape en terre à l’étage, sur le solivage et panneaux de sol, pour apporter de l’inertie. Pouvez-vous m’expliquer précisément comment vous avez réalisé la vôtre ? (type de terre, épaisseur, humide ou sèche, temps de séchage, comment mettre l’huile....). En êtes-vous satisfait avec le temps ? La photo que l’on voit est-elle la chambre de l’étage ou du rez-de-chaussée ? Ce qui ressemble à de l’opus est-il en pierre ou est-ce la terre qui s’est rétractée au séchage ?
Merci, et bravo pour votre démarche !

Bonjour, famille Besse,
J’ai lu avec un très grand plaisir l’article concernant votre maison. Cette conception et réflexion humaniste fait toujours chaud à mon coeur, car il est bon de se sentir à plusieurs.
Pour ma part je vais démarrer une maison d’ici 15 jours, en bois massif essentiellement, mais avec des cloisons intérieures en terre et d’autres idées que vont venir au fur et à mesure...
Je viens de prendre la décision de faire la dalle en béton de terre, et n’ayant aucune expérience je viens vous demander des précisions si c’est possible pour vous de m’en donner.
A savoir je me demande qu’elle épaisseur faut-t-il ?
Qu’est ce qu’il peut y avoir comme finition, et la terre battue dans tout ça ?
Comment faut-il préparer le sol avant ?
Les mélanges, et la réalisation de ces mélanges ?
Bref, c’est une parties des questions que je me pose.
J’aimerais passer vous voir, mais c’est un peu loin pour moi et le temps m’est compté.
J’habite le Diois dans la Drôme, et je me tourne petit à petit vers le désir d’aide à l’autoconstruction en écoconstruction, et de créer un lien d’échanges et de conseils entre les particuliers et les acteurs professionnels...
J’imagine que vous devez être pas mal sollicité, mais j’espère que vous aurez un peu de temps à m’accorder et je vous en remercie par avance.

Réponse de Pierre :

Il y a deux sortes de dalles en terre dans ma maison : une chappe en terre battue dans une chambre (dont on voit une photo dans l’article "Tentation vernaculaire") et des chapes en béton et mortier de terre sous tous les sols du rez de chaussée, qui sont finis avec de la terre cuite ou du grès cérame, selon les pièces.
Les dalles en béton de terre supportant du carrelage sont très facile à faire : quand la terre est peu argileuse, comme c’est le cas chez moi, on fait sans difficulté à la bétonnière un béton de terre, mélange gravier/sable/terre (en gros, un tiers de chaque) qu’on coule et qu’on tire à la règle comme du béton de ciment. Ce béton peut être posé en rez de chaussée sur un hérisson de galets, sur un plancher en poutrelle de béton armé et marmites de terre cuite, ou même sur un plancher bois, s’il est assez solide. _ Dans notre région du sud-ouest, et sans doute un peu partout ailleurs, il était commun de voir des chambres à l’étage dont le sol était de carreaux de terre cuite posés au mortier de terre sur un chape en mortier terre/sable, elle même posée sur un plancher bois grossier.

La chape en terre qu’on voir en photo dans l’article de La Maison Ecologique est celle d’une chambre, au rez-de-chaussée. Elle fait 8 cm d’épaisseur et est posée sur une chape en béton de terre elle-même posée sur un hérisson de galets. Sur De la terre battue dans un logement neuf (Pierre Besse), vous avez un petit texte sur mon expérience de la terre battue. Vous verrez les raisons pour lesquelles j’hésite à conseiller la méthode que j’ai employée. Par contre je suis persuadé que la terre battue peut faire d’excellents sols, tant en rez de chaussée que sur des planchers bois à l’étage, mais en employant d’autres techniques.
Une de ces techniques est celle que Patrick Charmeau a retrouvé dans son Morvan natal : on fabrique hors chantier des grosses briques d’adobe (par exemple 20 x 40 x 7 cm), on les laisse sécher et on les appareille en place sur un mortier de terre, comme n’importe quel carrelage, avant de les passer à l’huile et à la cire.
Sinon je vous recommande la brochure de Athena et Bill Steen, du Canelo Project (ainsi que leur site, d’ailleurs : www.caneloproject.com) intitulée "Earthen Floors".

Il y a des contraintes certaines à utiliser la terre crue pour faire des sols, mais le jeu en vaut la chandelle.
Si vous avez d’autres questions, ou dans quelques temps un petit compte rendu de ce que vous avez fait, ce sera avec plaisir.
Bon travail
Pierre Besse

P.S. On me signale un blog qui a l’air vraiment bien, voir en fin de page un reportage illustré sur la réalisation d’une dalle en terre : http://verofrancois86.blogspot.com

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dalle en terre chez Geneviève

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  • 24 février 2009, par Catherine

    Bonjour,

    Je lis avec grand intérêt tout ce qui se dit sur ce forum. Je suis en train de rénover complètement une vieille bâtisse sur l’île d’Yeu, et je dois faire une petite chape de propreté au rez-de-chaussée, par dessus une vieille chape de ciment cabossée. Comme je n’ai pas une grande hauteur sous plafond, je voudrais que ma chape de propreté soit la plus fine possible. Certains artisans du coin m’ont dit qu’il fallait isoler le sol avant. Mais faut-il vraiment s’isoler de la chaleur de la terre ? Et si oui, avec quels matériaux (qui ne soient pas trop épais) ? Puis je faire une chape fine et isolante en chaux et chanvre ? Il faut savoir que sur l’Ile d’Yeu, l’humidité est plus à craindre que le froid. Je ne sais pas du tout à quoi faire avec ce sol et vos conseils seraient les bienvenus.

    Autre chose : les murs sont en pierre, épais d’environ 80cm. Je compte les enduire presque tous à la chaux. Tous les maçons de l’Ile d’Yeu, apparemment, mettent du ciment dans leur enduit à la chaux, mais je voudrais essayer sans pour laisser les murs respirer. Je pensais à une chaux aérienne avec du sable. Mais pensez-vous qu’il soit judicieux d’isoler en ajoutant, dans la couche de rejointoiement ou dans celle d’accroche, du chanvre ou un autre isolant ? La maison n’est pas grande (80 m2 en tout, étage compris) et nous allons la chauffer avec un poêle à bois. Le froid n’est jamais très cruel sur la côte vendéenne, mais une maison humide, c’est invivable, et c’est ce que je crains le plus.

    Je suis très seule et sans expérience, j’accueillerai donc tous vos conseils avec une réelle gratitude.

    Catherine.

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    • Isoler un sol ?
      15 décembre 2009, par modérateur

      Bonjour, Catherine,

      Excusez-moi de répondre si tard à votre mail du mois de février. Mais il était passé dans les mailles du filet entre les lecteurs de mail de notre site ARESO.

      1° faut-il s’isoler de la chaleur de la terre ? Je ne connais pas l’Ile d’Yeu, mais je dirais qu’il serait intéressant d’avoir un sol peu conducteur (du parquet par exemple s’il résiste au climat) pour une question, de confort d’hiver, en gardant un sol non isolé pour conserver du frais pour l’été.

      2° les enduits à la chaux aérienne en extérieur en climat océanique ? je n’en ai aucune expérience. je dirais avec beaucoup de prudence que si cela a été utilisé sur l’ile, c’est que cela a convenu à un moment au moins.

      Mais, spontanément, j’aurai tendance à faire un enduit à la chaux hydraulique naturelle qui résiste beaucoup mieux à la pluie et surtout à la pluie battante. Il est aussi possible de penser que si la pluie grignotte un peu l’enduit à la chaux aérienne, rien ne vous empêche de le rajeunir tous les cinq dix, vingt ou trente ans, selon l’exposition, simplement en rajoutant une couche de badigeon.

      En espérant que cette réponse tardive ne vous apporte pas plus de problèmes qu’elle n’en résoud.

      Alain Marcom Inventerre SCOP Membre du Réseau Écobâtir http://reseau-ecobatir.org

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  • Bonjour, J’ai une question concernant la poêle de masse. A t-il fallu renforcer la dalle en terre cru pour recevoir le poêle Hiemstra ? La dalle peu supporter jusqu’à quel poids ? merci JL

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    • Dalle de terre crue (mai 2007)
      15 décembre 2009, par Patrick Charmeau

      Un poêle de 1 tonne sur une surface de 1 m2, produit une pression de 100gr/cm2. Quand je suis avec mon poids seul en appui sur ma pointe de pied, je fais environ 10 fois cette pression sous ma semelle....Si je veux être encore plus rassuré, je peux me mettre en appui sur une planchette de bois de 5 par 5 cm.(pour être encore plus rassuré, je peux porter une ou deux enclumes dans les bras..etc)

      Donc si sur la dalle de terre, en me mettant en appui sur ma pointe de pied ou sur une planchette de bois, je ne fais pas de marque, et si le sol ne s’enfonce pas sous la dalle de terre, alors le poêle de masse tiendra.

      Attention, bien évidemment si le poele repose sur 4 pieds de 10 cm2 (soit 40 cm2), et non pas sur toute la surface de 1 m2 (10 000 cm2), ce raisonnement est nul, bien sûr. !

      Alain Marcom Inventerre SCOP Membre du Réseau Écobâtir http://reseau-ecobatir.org


      J’allais dire un peu pareil … Il faut connaître la résistance de la dalle et la pression exercée par le poêle. Pour la dalle, il suffit d’essayer, comme l’a bien expliqué Alain, pour le poêle il faut voir avec le concepteur. Christian

      BAUR Christian Maçon terre crue 14, chemin de l’église 65190 SINZOS Site web http://terre.crue.free.fr

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  • 5 octobre 2011, par Sylvain

    24 avril 2011

    bonjour, je trouve très intéressante la dalle de terre damée et je voudrai avoir un avis technique sur une solution que j’envisage : dans le cas d’une maison sur pilotis ou vide sanitaire, ne pas isoler entre les solives du plancher mais poser des bottes de paille directement sur le plancher puis damer une dalle de terre directement sur ces bottes de paille ( mettre par dessus une finition au choix : terre crue, chape de chaux, terre cuite...) qu’en pensez-vous ? merci.

    Sylvain dalle de terre damée sur bottes de paille ?

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    • 23 août 2011 à 17h12min /

      c’est ce que je prevois de faire , mais j’ai refait un plancher grossier en planche de 27 en peuplier , la paille risque de se tasser sous la charge ( à mon avis .. )

      http://maison-en-paille.blogspot.com/

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    • Dalle de terre crue (mai 2007)
      10 octobre 2011, par Gaspar Filio

      6 juillet 2011

      Bonjour

      Voilà à quoi je pense :

      Il faut bien avoir à l’esprit que le plancher fera une épaisseur importante : Solives entre 15 et 20cm Plancher 2 à 3cm Bottes de paille (sur chant) 50cm Dalle de terre 10cm

      Total de 77 à 83 cm, c’est énorme .

      Il vaut mieux les poser sur chant car la botte résiste mieux à la compression ; je n’enlèverais pas les ficelles pour qu‘elles gardent leur compression propre. Il faudra traiter les trous entre bottes (les bottes n’étant pas parfaitement rectangulaires) avec de la paille bien tasser (difficile) ou du terre paille. Pour le terre-paille, attendre que cela sèche et remettre une couche si nécessaire. L’ensemble des bottes doivent être maintenues compresser jusqu’au contour extérieur (mur extérieur).

      Attention au poinçonnement au niveau des cloisons sur plancher. Il faut prévoir de renforcer les bottes ; je penserais à mettre de la barbotine de terre dans les botes sous la cloison et laisserais sécher puis faire la dalle avant les cloisons.

      Il serait certainement judicieux de poser cette question aux spécialistes de la construction c’est à dire le Réseau des Compaillons (http://www.compaillons.eu/ voir le forum), en sachant qu’une dalle de terre aura une densité voisine de 1,5, plus la finition, plus les charges d’usage d’un sol intérieur !

      A bientôt, Filio

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  • 5 octobre 2011, par roj

    7 juillet 2010

    bonjour j’ai cherché sur internet sans succés une hypothese de travail : travailler avec le temps et les forces naturelles ;

    en effet je pense faire une chape de compression de 20/30 cm avec la terre des tranchées de fondations repandu sur un herrisson de 20cm(protegé par geotextile pour que la terre ne l’obstrue point)et laisser le tout aux aleas de l’hiver (pluie ,gel) pour le concassage et tassement.

    a savoir : les fondations + soubassements ont été realisés en pneus comblés de gravier sur un lit de gravier drainant equipé d’un drain agricole, ce lit étant enrobé par un géotextile. donc l’ensemble assez drainant me permettant d’envisager cette option.

    par la suite une fois les murs et toiture en place une dalle de finition viendrait dessus.

    une autre idée serait de disposer deux lits croisés de cannes de provence (abondante ici) entre le herrisson et la chape de compression de terre brut, ceci a fin d’isolation pour optimiser la valeur de stockage de la chape de terre ;

    aprés recherches sans succes sur internet mon incertitude reside sur la pertinence reelle d’un tel dispositif, la durée de vie de la cannes de provence dans de telle condition( a savoir enfouie sur un herrisson) ; l’utilisation de la cannes de provence comme armature des torchis ou comme couverture (chaumes) n’est pas nouvelle,

    quand pensez vous , toutes information me serait utile merci par avance roj :-)

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    • Dalle de terre crue (mai 2007)
      5 octobre 2011, par roj

      12 janv 2011

      Bonjour,

      En exposant de la terre aux intempéries, surtout en hiver, c’est le contraire d’un tassement que l’on obtient, c’est du foisonnement : l’eau s’insinue entre les grains de sable et les plaquettes d’argile et le gel les écarte les uns des autres. Mettre du végétal en dessous pendant cette période est une action qui en favorisera le compostage, ou au moins la destructuration des fibres par l’action conjointe de l’eau, du gel et de la pression de la masse de terre appuyée au dessus. Donc à mon avis, c’est plutôt une piste sans intérêt et avec inconvénients.

      Pour compacter de la terre, la meilleure méthode naturelle c’est le travail humain (difficile à faire accomplir à des animaux), il y a la méthode laborieuse, le damage au pisoir ou équivalent, ou la méthode joyeuse, le bal traditionnel avec une nuit entière de danses de terre battue. Dans le deuxième cas, il est toutefois préférable de prévoir des semelles dures et lisses et choisir des danses dans lesquelles on saute plutôt que des danses dans lesquelles on glisse.

      A bientôt,

      Alain Marcom Inventerre SCOP

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    • Dalle de terre crue (mai 2007)
      10 octobre 2011, par Pierre Besse

      12 janvier 2011

      Oui, on ne peut qu’être d’accord avec Alain, mais en même temps c’est pas si simple.

      Quand on veut tasser de la terre foisonnée dans une tranchée juste refermée, on la remplit d’eau. C’est très rapide et ça marche très bien, la terre se compacte (jusqu’à un certain point bien sûr) toute seule sous son propre poids, sur toute l’épaisseur.

      Quand j’ai fait ma maison, j’ai dû remplir un gros volume sur la hauteur du soubassement : 50 cm d’épaisseur sur toute la surface du bâtiment. Je l’ai fait avec des galets achetés à la gravière, j’aurais bien préféré le faire avec la terre que j’avais sous les pieds, au moins en partie, mais je me suis vite dit que c’était pas très réaliste, surtout que je devais commencer à élever l’ossature sitôt fini le soubassement. Si j’avais eu du temps devant moi, un hiver entier par exemple, ça devenait un peu moins farfelu. Quand à la résistance de la canne de Provence en sous-couche sous une épaisse dalle de terre crue, il faut faire l’expérience, mais à mon avis il y a de grande chances que ça puisse passer un hiver à la pluie et sécher par la suite correctement avant de se mettre à pourrir. La question par rapport à ces cannes de Provence, c’est qu’elles sont là comme isolant, et donc on peut se demander : est-ce qu’elles sont vraiment utiles ? Là où pousse abondamment la canne de Provence, les hivers ne sont pas très froids en principe, et selon le mode de chauffage choisi, on peut sans doute souvent faire l’impasse complète sur l’isolation de la dalle de sol, comme je l’ai fait chez moi.

      Je trouve les questions posées pertinentes et stimulantes, seulement on n’a pas assez de détails pour évaluer.

      à+ Pierre

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    • Dalle de terre crue (mai 2007)
      10 octobre 2011, par Marcom Alain

      13 janvier 2011

      J’ai habité quelques années en Provence, et à plusieurs endroits dans la vallée du Rhône, je peux vous dire que l’hiver, ça caille. Pas forcément des moins vingt, mais un ou deux degrés au dessus de zéro avec 80km/h à 120 km/h de mistral pendant des jours et des nuits sans discontinuer, ça rafraichit bien les logements et les chaudières tournent....

      Depuis que chez Inventerre SCOP, on a essayé le système des trottoirs isolants autour des maisons, nous sommes vraiment convaincus de la pertinence de ne surtout pas mettre d’isolant sous les sols du rez de chaussée pour garder du frais à irradier dans la maison pendant l’été. L’isolant périphérique dans le trottoir protège la masse de terre qui est sous la maison du refroidissement de l’hiver, le trottoir écarte la pluie de l’argile proche de la maison, ce qui permet aux fondations d’être beaucoup moins sollicitées.

      Evidemment pour ta maison Pierre, à cause de l"inondabilité, les choses sont particulières : Je pense qu’une bonne solution pour des situations du type de celle que tu as vécu, c’est d’isoler à l’extérieur de la réhausse parpaing et de remplir en terre à l’intérieur et au dessus d’une couche anti-capillarité, généralement réalisée avec 10 cm de cailloux, mais qui dans ton cas doit aller au dessus de la côte d’inondation maximale. Il est préférable en effet que la couche non capillaire soit d’épaisseur supérieure au niveau max des inondations, sinon l’eau ayant envahi la terre pendant l’inondation n’est pas prête de s’en aller dans les mois qui suivent. Mais je pense que dans ce cas, pour réaliser la dalle de surface la terre à compacter doit être à peine humide pour passer un coup de compacteur (je crois que c’est ce qu’à fait Christian dans sa maison) et non pas détrempée par un hiver comme celui que nous avons en ce moment par exemple. Si on ne veut pas utiliser de compacteur mécanique, il faut quand même mettre de la terre à peine humide, et on peut organiser un festival de danse de terre battue en invitant les convives à venir avec leur gros sabots, et en louant les services d’une bonne équipe de musiciens.

      A bientôt,

      Alain Marcom

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      • Bonjour Alain, Intervenant en Provence, je préconise également de ne pas isoler les planchers bas. Pour réduire les pertes de chaleur hivernales nous prolongeons autant faire que peut l’ITE du soubassement. Mais la profondeur de soubassement isolé reste trop souvent assez faible (sauf à fonder profond ...). Ainsi le principe, a priori très peu répandu, d’isolation en "trottoir" me parait une piste très intéressante. Je cherche des retours d’expé, des travaux de thèses s’il y a, toutes infos qui permettrait de dimensionner correctement/suffisamment ces ouvrages en tenant compte des multiples critères associés. Merci de toutes infos dans ce sens. Jean-Marie

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  • message du 12 juillet 2013 à Patrick Charmeau cité dans l’article.

    Bonjour,

    En consultant l’article, j’ai vu que vous avez retrouvé une technique qui m’intéresse beaucoup et pour laquelle je n’arrive pas à trouver d’information.

    J’aimerais savoir si pour solidifier les "carrelages d’adobe" on peut y ajouter de la chaux hydraulique à la formulation. Et si, globalement, c’est une technique plus solide que la dalle terre crue.

    Je vous remercie beaucoup et vous souhaite une agréable journée,

    Arnaud

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    • Bonsoir

      En fait l’info me concernant dans cette page est un peu erronée : j’avais indiqué à Pierre avoir vu les images de fouilles archéologiques réalisées dans le Morvan montrant à l’époque gallo-romaine des sols manifestement faits d’adobes coulées en place :
      - couler au sol les cases "noires" de l’échiquier
      - laisser sécher jusqu’au retrait complet
      - couler les cases "blanches"
      - laisser sécher => les joints vont s’ouvrir
      - remplir les joints avec un mortier pourquoi pas fait de chaux.

      Bien sûr il peut s’agir d’un échiquier classique, c’est à dire à cases carrées, mais aussi losanges voire quelconques en traçant des courbes plus ou moins parallèles ;-) Cependant pour le coulage entre des pièces de coffrage, le carré est certainement le plus simple ... à moins de trouver l’astuce pour couler sans pièce de coffrage !?

      Par contre sur le matériau constituant les adobes, l’ajout de chaux améliorera sans doute la résistance à l’abrasion. Mais cela aura le gros inconvénient de rendre ce matériau bcp moins réparable !! Or c’est là un immense avantage de la terre crue pure, elle est indéfiniment retravaillable ... Je me souviens notamment, petit, avoir vu ma grand-mère bretonne recharger de terre le creux qui se formait immanquablement devant la porte d’entrée dans le sol en terre battu de leur très humble demeure.

      Bref le choix terre pure ou terre-chaux implique des réparations sans doute plus fréquentes mais plus simples pour la première et plus rares mais bcp plus compliquées pour la seconde. Il faut sans doute dans ce cas recasser une zone plus large que l’éclat ou usure et recouler une nouvelle case, on peut qualifier cela de raccommodage ... qui peut avoir son charme !! Dans tous les cas l’ajout de chaux à de la terre demande de faire des essais ; en l’occurrence, il peut être bon de se souvenir que dans les Briques de Terre Comprimées l’ajout ne dépasse pas 5 %

      Amicalement Patrick

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  • Merci pour cet article, il m’a été très utile.

    Voir en ligne : Poele a bois

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