A partir du constat de la pression environnementale qu’exercent les consommations énergétiques des logements et des bâtiments d’activité, et s’appuyant sur une certaine connaissance du monde du bâtiment, une stratégie a été élaborée afin de proposer un plan d’action au gouvernement. Cela dans le but de l’inciter à mettre en place une réelle politique volontariste en matière de gestion de l’énergie, par la rénovation thermique des 17 millions de logements anciens d’ici 2050.
CONSTATS A LA BASE DE LA STRATEGIE PROPOSEE :
1) Le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie totale (42%) en France (construction+ usage+ démolition des logements et des locaux d’activité).
2) Il y a urgence de passer pour le neuf au bâtiment passif ou à énergie positive. Cela fait déjà l’objet de réflexions et de réglementation.
3) Il y a urgence de passer pour le bâtiment ancien de 200 à 50 kWh/m2/an, il n’y a aucune réelle action en cours.
4) Pour les 17 millions de logements datant de 1950 à 1975 (béton), ou antérieures (pierre, terre, bois, etc.), l’isolation par l’intérieur est la seule solution permettant la préservation architecturale de notre patrimoine bâti.
5) Les travaux ne sont donc possibles qu’au moment des ventes, (logements vides), le nombre de ventes annuelles correspondant justement au rythme de rénovation visé : 17 millions d’ici 2050, soit 450 000 par an, il serait intéressant d’obliger les acquéreurs de logements anciens à rénover leur logement au moment de la vente.
6) Il s’agit surtout de petites unités (maisons individuelles et petits immeubles collectifs) qui seront traitées par des artisans et non par des multinationales. Ces petites structures ne sont pas souvent dotées d’un bureau d’études thermiques et y font rarement appel. Une approche méthodologique simplifiée est donc nécessaire pour que l’accès des petites entreprises et artisans à ce type de rénovation performante soit facilité. C’est d’ailleurs un souhait formulé par les organisations professionnelles (notamment la CAPEB).
7) On veillera à atteindre l’objectif des 50kWh/m2/an dès la première rénovation, et non par paliers, afin « de ne pas tuer le gisement ». En effet, la rentabilité économique d’une rénovation thermique à 100 kWh par exemple est moins intéressante, et compromet celle des futures opérations d’amélioration car passer de 100 à 50 coûtera aussi cher que de passer de 250 à 100. Il serait néanmoins intéressant de pouvoir rénover en plusieurs fois, poste par poste, pour faciliter l’accessibilité économique de l’opération globale. Il devra donc y avoir une bonne lisibilité des opérations intermédiaires afin qu’une rénovation partielle puisse être facilement poursuivie ultérieurement (par un autre propriétaire repreneur du bien par exemple).
8) Afin de permettre le rythme soutenu des rénovations, la simplicité des démarches et des calculs est une priorité. Comme la nature des parois n’a pas un impact sensible sur la performance thermique finale après rénovation (R mur d’origine négligeable devant R ajouté), un diagnostic thermique préalable est inutile. De plus, l’objectif de réduction de consommation devant être atteint globalement à l’échelle du pays et non individuellement, il n’est pas judicieux de découper le territoire en zone climatiques différenciées. Cela simplifie considérablement les démarches, dans un pays où la singularité des cas particuliers fait perdre beaucoup de temps en recherche de solutions singulières. Est donc proposée une méthodologie unique d’intervention, quel que soit le type de bâtiment et la zone climatique : « certains logements auront des performances bien meilleures que d’autres mais qu’importe » l’ensemble atteindra l’objectif fixé.
9) Comme l’incitation n’est pas un moteur suffisant pour atteindre le nombre et la performance visée, une réglementation est nécessaire. C’est le seul moyen d’obtenir le rythme et la qualité énergétique visée par un programme d’une telle ampleur. Le travail des créateurs de ce plan d’action inclut donc la pression sur les instances politiques afin qu’il devienne partie intégrante de la réglementation en vigueur....
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