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En Pommel 11 : Pose d’un plancher sur double lambourdage

Publié le 16 novembre 2006, mise à jour le 11 février 2013
par Luc Floissac

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Ce bâtiment accueille la salle de danse de "Pascale Bravo Compagnie"

Les sols des salles de danse traditionnelles sont réalisés depuis le XIX° siècle selon la technique du "double lambourdage".

Ceci permet d’obtenir des planchers légèrement souples qui conservent suffisament de rigidité pour ne pas géner les danseurs dans leurs figures (sauts, bonds...) mais préservent leurs articulations de chocs trop violents lors des réceptions.

La technique du double lambourdage consiste à profiter de l’élasticité du bois en réalisant une couche croisée de lambourdes. La 2° couche repose sur l’entre-axe de la 1° de manière à bénéficier de l’élasticité du bois. Certaines salles professionnelles bénéficient même de 3 couches de lambourdes !

Les entre-axes des lambourdes sont de 50 cm.

Nous avons donc adopté cette technique relativement économique si on la compare avec les réponses modernes (parquets flottants sur couches d’élastomères) qui font appel à des matériaux dont la qualité environnementale est discutable...

Dans un souci d’économie et d’amélioration de notre bilan écologique nous avons choisi de réaliser ce plancher à partir du sol en terre battue sans couler de dalle.

Nous avons donc fait reposer le plancher sur des plots scellés.

Calepinage, préparation des plots, pose plots de référence.

La réalisation d’un plancher réclame une bonne préparation. Il est indispensable de vérifier l’équerrage de la pièce et démarrer le travail parfaitement droit.

Nous avons donc vérifié l’équerrage de la pièce et posé deux cordeaux à angle droit qui servent de base au tracé de l’emplacement des plots. Comme souvent dans le bâtiment, l’équerrage a été contrôlé grâce à l’application simple du théorème de Pythagore qui se traduit sur le chantier par la règle 3,4,5 (dimensions des 3 cotés d’un triangle rectangle).

A partir des 2 cordeaux nous avons ensuite placé des cordeaux tous les 2,5 mètres qui servent de guide pour la pose des plots de référence.

Nous avons déterminé le niveau de pose des plots.

Les 12 plots de référence ont été posés de niveau au croisement des cordeaux. On les a repéré à la craie pour pouvoir s’en servir ensuite de référence.

Durée : 2 journées à deux personnes

Pose des 330 plots

Les plots sont constitués de briques anciennes récupérées lors de la démolition de l’ancien hangar. Ces briques creuses sont toutefois très épaisses. Leurs parois font 2,5 cm d’épaisseur. Elles ont été coupées en deux à la disqueuse. Les briques sont scellées avec un béton de chaux hydraulique.

Une "boite" sans fond et sans couvercle constituée de 4 planches de 25 x 10 cm sert de coffrage. Cloués ensemble sur seulement 3 des 4 cotés, cette boîte peut s’ouvrir légèrement pour faciliter le décoffrage.

Procédure de pose d’un plot

  • Le béton est coulé dans la boîte
  • On pose la brique dessus
  • On règle le niveau de la brique (avec le manche d’un gros marteau)
  • On décoffre immédiatement.

Mise de niveau

  • Les 12 1° plots ont été posés très soigneusement de niveau à l’aide d’une lunette de géomètres (un niveau à bulle et une règle auraient aussi convenus).
  • Les autres plots sont simplement posés à la règle en se servant des plots de référence.

Durée : 3 journées à deux personnes (pour 330 plots).

Pose des lambourdes

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Plots et outils
Scie, visseuse à chocs, vis express

Les lambourdes en pin douglas de 10 cm de large, 2,5 cm d’épaisseur pour 5 m de long ont été préparées en scierie.

Des cales de liège de 10 x 10 cm pour 5 mm d’épaisseur sont découpées au cutter dans des dalles pour sol de salle de bain. Ces cales sont posées sur les plots afin :

  • d’ajouter un peu d’élasticité (point discutable).
  • de protéger les lambourdes de remontées éventuelles d’humidité via les plots.
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Découpage des cales de liège

Première couche de lambourdes :

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Première couche de lambourdes

- Les lambourdes sont posées sur les cales sur les plots.
- Lambourdes et plots sont percés en une seule fois avec une mèche à béton
- Les lambourdes sont fixées aux plots avec des vis express.

NB : Les vis express permettent de se visser dans du béton ou de la brique pleine (ou creuse mais épaisse comme la notre) sans avoir à utiliser de chevilles de fixation. Plus chères, elles font gagner du temps et évitent les erreurs fastidieuses d’alignement des perçages. Ces vis sont surtout distribuées dans les quincailleries professionnelles. Nous avons utilisé des vis Multi-Monti de 7,5x50 mm. Leur tête de type boulon nécessite un embout spécial que nous avons utilisé avec une visseuse à chocs (particulièrement efficace dans ce cas).

Deuxième couche de lambourdes :

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Deuxième couche de lambourdes

La 2° couche de lambourdes est vissée perpendiculairement à la 1° avec des vis à bois. Les lambourdes de la 2° couche reposent entre les plots. L’équerrage de cette couche doit être parfait afin :
- d’avoir un bel aspect (la fixation du plancher sera visible de dessus).
- de réaliser un joint parfait entre trames de plancher (posé "à l’ancienne").

Durée :

  • 1° couche : 1 journée à deux personnes (175 m linéaires de lambourdes, fixation tous les 50 cm) avec un perceuse, et une visseuse à chocs.
  • 2° couche : 1/2 journée à deux personnes (180 m linéaires de lambourdes, fixation tous les 50 cm) avec 2 visseuses.

Pose du plancher "à l’ancienne"

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Plancher en cours de pose
Des draps protègent le plancher des rayons du soleil.

Pour des raisons esthétiques nous avons choisi de poser du plancher à l’ancienne. Ce plancher de cèdre (2,4 cm d’épaisseur)a les caractéristiques suivantes :
- Des lames de longueur fixe (2,5 m dans notre cas).
- Des lames de largeur variable (entre 10 et 35 cm).
- Des emboitements femelle sur les deux cotés longitudinaux.
- Aucun emboîtement aux extrémités qui doivent en sus être sciées d’équerre.
- Des languettes sont emboitées entre les lames.

Ceci impose donc de ne pas croiser les lames au fil de la pose comme réalisé conventionnellement mais de réaliser des trames de la largeur du plancher.

Une règle est fixée sur l’axe de la lambourde qui servira de joint avec la trame voisine.

Les lames sont sciées d’équerre à la scie circulaire. Nous avons pour cela préparé un gabarit sur établi (une scie à onglet aurait été beaucoup mieux adapté).

Les lames sont posées, emboitées via les languettes. On les frappe si nécessaire au marteau (avec une planche de protection). Avant fixation, chaque lame est pressée contre sa voisine en faisant levier avec un morceau de planche.

La lame est vissée à la visseuse (vis à bois cruciformes de 3,5 x 35 mm).

NB : Les vis à aggloméré (avec un pas jusqu’à la tête) sont a éviter. Fragiles, elles cassent souvent.

Aération de la sous face du plancher

Des briques perforées posées au niveau des seuils d’accès au plancher (légèrement surélevé) permettent d’en aérer la sous face. Ces aérations sont placées à deux des extrémités du plancher afin de générer naturellement un léger déplacement d’air.

L’air qui aère la sous face du plancher n’est pas échangé avec l’extérieur mais au sein de la pièce afin :
- de ne pas refroidir le plancher en hiver.
- de bénéficier de l’inertie du sol (qui est constitué de la terre en place) en été.

Finition et protection du plancher

Le plancher a été poncé avec une grosse ponceuse vibrante louée dans un magasin spécialisé. Les bords de murs sont poncés à la ponceuse oscillante. Le ponçage des 85 m² de plancher a été réalisé en 1/2 journée par une personne.

Deux couches d’huile dure ont été appliquées au pinceau. Chaque couche a nécessité 1/2 journée de travail à deux personnes. On a espacé l’application de chaque couche de 24 heures.

Coût fournitures

- Plancher : 30 € HT m²
- Lambourdes : 5 € HT m²

SUITE En Pommel 12 : Enduits extérieurs

Plus de détails et de chiffre sur 45 - Plancher traditionnel danse


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