Notre bâtiment réalisé en bottes de paille à passé avec succès environ un an sans enduits extérieurs.
Il faut noter toutefois :
— que le mur nord exposé à la pluie était protégé par un appentis.
— que le mur ouest est celui de la maison existante (et n’est donc pas en paille).
Les murs de paille ont tout de même été balayés par la pluie et le vent pendant cette année passée sans protection. Il est arrivé que la paille soit trempée en surface par de fortes pluies ou du brouillard. Sitôt la pluie passée la surface du mur a très vite séchée. Cela n’a donc occasionné aucuns dommages et bien sûr aucune trace d’humidité à l’intérieur.
De la même manière, les rongeurs ne se sont pas jetés sur le bâtiment. Je n’ai vu qu’une ou deux souris en un an (comme dans le reste de notre maison plantée au milieu des champs).
Nous avons choisi de réaliser des enduits à base de terre stabilisée à la chaux.
Stabilisation : Chaux ou ciment ? Nous avons choisi de réaliser la stabilisation de l’enduit à la chaux car... nous en avions en stock...
Contrairement à une opinion répandue le mélange chaux / terre n’est pas la panacée. Selon les type de terre, il peut échouer ou réussir. En revanche les mélanges terre/ciment ou terre/plâtre fonctionnent très bien. On se reportera pour cela à l’excellent ouvrage "Traité de construction en terre" ainsi qu’aux nombreux document téléchargeables sur le site de CraTerre
Chaux utilisée : Chaux aérienne - Balthazard & Clotte - Tradical 70. Nous avons utilisé cette chaux car nous en avions en stock (pas de publicité donc...).
Les enduits ont été réalisés en trois couches. Ils ont été mélangés à la bétonnière et appliqués à la taloche.
Proportions :
3 volumes de sable à bâtir
1 volume de terre
1 volume de crottin d’âne (qu’il est préférable de délayer dans l’eau afin de fragmenter les crottins).
1 volume de chaux.
Épaisseur : 1 à 2 cm selon les irrégularités de la paille.
Le crottin a été utilisé dans une volonté :
d’adjonction de fibres (herbe broyée) afin de réduire les risques de fissures.
de durcissement chimique des enduits
de folklore (on n’a pas tous les jours l’occasion de s’amuser).
L’enduit s’est révélé résistant sans qu’il soit possible de déterminer si notre cuisine y a ajouté ou retranché quelque chose... Des auréoles sombres se sont formées aux endroits ou des grumeaux de crottins avaient été laissés (par manque de délayage). La couche de corps a permis de cacher tout cela.
Proportions :
3 volumes de sable à bâtir
1 volume de terre
1 volume de chaux.
Nous avons ici fait une erreur car nos proportions usuelles avec notre terre sont de 3 sable / 1 terre. L’adjonction de 1 volume de chaux a renforcé les fines dans le mélange. Nous avons donc eu pour la 1° fois des fentes dans nos enduits à la terre. Si c’était à refaire, nous aurions divisé par 2 les proportions de terre et de chaux soit 3 sable, 1/2 terre, 1/2 chaux).
A faire....
Gestion des angles : Les angles ont été renforcés avec une trame en fibre de verre spéciale enduits. Très facile à mettre en œuvre ce produit conventionnel est bien adapté à son usage.
Gestion de la goutte d’eau Nous avons vissé à la lisse basse en bois des portes solin galvanisés. Ceux-ci permettent de finir le bas du mur tout en assurant que les gouttes d’eau qui ruissellent sur les murs ne remontent pas par capillarité dans la paille.
Note : Des profils de type "gouttes d’eau" disponible chez les marchands de matériaux sont bien sûr parfaitement adaptés à cette usage.
Prix : 10 € / bande de 3 mètres.