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Préparation du mur et du soubassement

Publié le 20 septembre 2008, mise à jour le 11 janvier 2011
par Luc Floissac

Le mur à isoler par l’extérieur est en adobes (briques de terre-crue) comme c’est le cas dans la majorité des bâtiments anciens du Lauragais. Le soubassement des murs est constitué de pierres et de briques cuites maçonnées à la chaux. A l’intérieur le mur est enduit à la terre avec une finition sous forme de badigeons de chaux.

Le débord de toit fait environ 80 cm comme c’est couramment le cas dans la région. On notera que ce débordement a pour fonction principale de rejeter loin du soubassement l’eau qui s’écoule du toit. En effet, dans notre région, sous orientation nord-ouest la pluie est rarement strictement verticale et fréquemment cinglante. Le débord de toit de 80 cm (sans gouttière) qui surplombe un mur de 3,5 m de haut ne protège donc pas celui-ci de la pluie battante.

Situé au nord-ouest ce mur est soumis aux intempéries. On notera que les parties de murs sur lesquelles les adobes sont apparentes depuis longtemps (20, 30 ans ?) sont quasiment intactes. Contrairement à beaucoup d’idées préconçues, les murs de terre crue dont le toit est étanche résistent extrêmement bien aux intempéries.

Protection de l’ouvrage à construire

L’isolation extérieure en bottes de paille va faire environ 30 cm d’épaisseur. Pour des raisons esthétiques et techniques, le débord de toit ne sera pas allongé. Pourtant les rejaillissements de l’eau qui tombent du toit risquent désormais de tremper le bas du mur isolé.

C’est la raison pour laquelle, nous avons commencé par poser une gouttière qui permettra d’éviter les rejaillissement en bas de murs. Cette gouttière de 8 m de long a été posée en 2h à 2 personnes.

Préparation du mur

La maison a été enduite au ciment il y a longtemps (50 ans ?). Cet enduit se détache parfois du mur mais est globalement en bon état.

Dans un souci de bonne gestion de la vapeur d’eau et des transfert d’eau liquide dans les murs, nous avons piqué ces enduits. Ceci est réalisé très facilement avec un burin plat en environ 2h pour 30 m².

Support de soubassement

Le soubassement va être posé sur une terrasse béton pré-existante. On notera que pour se prémunir de risques de concentration d’humidité en pied de mur du fait de la présence de cette dalle étanche, nous avions pris la précaution :
- de réaliser une dalle peu épaisse.
- de ne pas creuser au dessous du niveau de la fondation car cela aurait pu ruiner le bâtiment.
- de poser un drain ventilé naturellement par 4 orifices aériens dont la fonction est d’évacuer toute trace d’humidité.

Dix ans ont passé, et nous avons pu constater que cela a fonctionné, le mur est sain et ne présente aucuns signes d’humidité. Seul inconvénient potentiel, l’hiver, ce drain ventilé contribue à faire baisser la température du sol en pied de mur. Toutefois, l’expérience montre que nous n’en ressentons aucun inconfort.

Préparation du soubassement

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Soubassement
La lisse basse est posée sur les briques de pierre ponce. Pour lutter contre les remontées capillaires, du feutre bitumeux a été placé :
- entre le sol et les briques.
- entre les briques et la lisse basse

Nous souhaitons un soubassement qui satisfasse les critères suivants :
- isolant (R=3 environ),
- insensible à l’humidité,
- offre un obstacle à la remontée de l’eau par capillarité.
- présente un bilan environnemental satisfaisant.

Nous avons donc choisi d’utiliser des briques de pierre ponce de 30 cm d’épaisseur.

N’ayant de pierre ponce en vrac, les briques seront maçonnées avec un mortier à base de perlite dont les proportions sont les suivantes :
- 1 sac de ciment (35 kg)
- 15 litre de sable.
- 100 litre de perlite
- 30 à 40 litres d’eau.

Un feutre de bitume (non écologique) a été posé sur le béton. Il est plié à angle droit et remonte d’environ 10 cm le long du mur. Ceci a pour but de nous protéger du cas très improbable dans lequel un orage très violent provoquerait une inondation ponctuelle de la terrasse. En effet, nous sommes sur une colline, la terrasse est 10 cm au dessus du sol et à une pente plus de de 1% qui évacue l’eau loin de la maison !

Les briques de pierre ponce sont posées sur un lit de mortier de perlite. L’espace entre le mur ancien (irrégulier) et les briques est rempli de mortier afin de ne pas offrir de passage aux rongeurs. Un seul rang de brique est monté ce qui donne un soubassement d’environ 25 cm de haut.

Un 2° feutre de bitume est posé sur le rang de briques de pierre ponce. Il remonte légèrement (3 cm) le long du mur existant Sans doute superflu, il a pour but :
- d’opposer une barrière supplémentaire à d’éventuelles remontées d’humidité depuis le sol.
- de guider vers l’extérieur l’eau liquide qui aurait pu s’infiltrer dans notre isolation via un en passage éventuel (trou, fente dans l’enduit ou au niveau des appuis de fenêtres).

Une lisse basse en pin douglas (25 cm de large x 2,7 cm d’épaisseur) est posée. Elle est fixée très simplement par des pattes métalliques visées dans le bois. Ces pattes transpercent le feutre bitumeux et sont enfoncées dans les rainures des briques de pierre ponce. Elles ne sont même pas scellées !

Celle lisse permettra de fixer la goutte d’eau en bas de mur au contact enduit sur paille / soubassement dont la fonction est d’éviter le ruissellement de l’eau au niveau du contact entre 2 support d’enduit différents. En effet, cet endroit est toujours susceptible de fendre. La fente éventuelle sera donc maitrisée et placée à un endroit où il n’y a aucun risque que de l’eau liquide de puisse s’infiltrer.

Temps de pose des pierre ponce : 3 h à 3 pour 8 m linéaire (y compris préparation mortier, découpe des briques à la disqueuse, pose des feutres de bitume).

Afin de ne pas laisser d’espace aux rongeurs, les espaces résiduels entre le mur et la lisse basse sont bouchés avec du terre-paille. Ceci est réalisé en 10 minutes.


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