Fiche élément d’ouvrage d’auto-production de Brique de Terre Comprimée (BTC) et stabilisée à la chaux.
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Autres données sur la maison Charmeau
* Info sur le fabricant de la presse Geo50 : http://archecologie.free.fr/presentation/presse/presse1.htm
Revendeur actuel : Akterre
* Pour info location de la Geo 50 par l’asso Empreinte au Sud de Rennes :
http://www.habitat-ecologique.org/presse.php
Bonjour
A ce que je sais, la production de la Géo 50 (entreprise Altech à Embrun ds les Alpes françaises)s’est arrété récemment. Il reste peut-être des presses à vendre chez Akterre : http://www.akterre.com/
Par ailleurs, je vous conseille de contacter le centre de formation sur la construction en terre : CRATERRE (http://terre.grenoble.archi.fr/accueil.php) à Grenoble (France), lié à l’école d’archi de la même ville, il s’agit d’un centre de formation international de grande renommée qui sauront sans doute vous informer sur d’autres machines de ce type existantes de par le monde, voire de filières existantes en Afrique. En effet il y a eu beaucoup de créations d’unités de production de BTC ds de nombreux pays sahéliens (Burkina, Niger, ...), je pense que le Craterre doit avoir des infos à ce sujet.
De plus, je vous invite à voire aussi sur notre site, les FEO n°8 et 9 qui vous montrent la production d’adobe manuelle : ces fiches sontissues de mon propre chantier d’autoconstruction comme celle sur la GEO 50, or s’il me fallait recommencer une maison aujourd’hui je n’utiliserais pas de GEO 50 mais ferais tout en adobe : En effet, la production est plus simple et aussi rapide (même plus rapide pour ce qui est du séchage !), elle ne nécessite pas de chaux ou ciment, et peut prendre toutes les formes possibles (moule en bois très facile à construire).
Les seules contraintes sont :
1- la taille de l’atelier qui doit recevoir 3 jours de production au sol.
2- ces briques résistent moins à de l’humidité que des BTC faites avec du ciment. Cependant il faut bien insister sur le fait qu’un bâtiment bien conçu doit bien protéger ses murs par des avancées de toiture et des enduits sur les façades exposées.
Amicalement Patrick Charmeau
bonjour,
j’ai question sur la composition des adobes. peut on incorporer de la chaux dans le melange terre/sable pour la solidité ?
Johnny
Bonjour
Selon la composition de la terre utilisée pour réaliser les adobes et notamment le dosage d’argile ainsi que sa nature (montmorillonite, kaolinite, etc), la résistance des briques peut être très variable.
D’une façon générale, sachant que l’on peut intégrer une dose d’argile nettement plus importante dans les adobes que dans les BTC, la résistance mécanique des adobes est supérieure (eh oui !) à celle des BTC.
L’ajout de liant artificiel (chaux ou ciment) est inutile dans les adobes. Au plus, on ajoute des fibres, foin ou paille, en quantité raisonnable cependant et s’il s’agit d’adobes destinées à de fortes charges.
Patrick Charmeau
Bonjour,
Auto-constructeur sur Capvern les bains 65 (Membre d’ARESO) et suite à la lecture de la fiche 06,je me pose des questions quant à la fabrication des BTC.
Pourquoi utiliser du sable, puisque certains ne le préconisent pas ?
Quelle chaux hydraulique utiliser ?
Doit-on mettre de l’eau et en quelle quantité ?
Patrice
Bonjour
Pour le sable :
J’ai utilisé du sable dans mes BTC car ma terre est trop argileuse :
En effet pour fabriquer des BTC qui ne présentent pas de fissuration au cour du séchage, il est nécessaire de respecter un "certain fuseau granulométrique", c’est à dire que la courbe granulométrique du mélange utilisé doit se situer dans une certaine fourchette : cette courbe représente les proportion de sable gros, sables moyens, sables fins, limons et enfin argiles. Il faut notamment que la proportion d’argile ne dépasse pas 20 % environ, ce qui n’est pas du tout mon cas.
Ce fameux "fuseau granulométrique" a été mis au point par des expérimentateurs dans les années 70 et 80, notamment l’équipe fondatrice de Craterre, organisme de formation et d’expérimentation de Grenoble lié à l’Ecole d’Archi de la même ville : http://craterre.org/
Vous avez pas mal d’info en ligne sur cette page : http://www.lamaisondurable.com/41_connaissances_scientifiques/ avec notamment l’image de ce fuseau et les explications qui vont bien.
Vous trouverez beaucoup plus d’info dans les ouvrages de Craterre sur la construction en terre : Construire en terre mais qui n’est plus disponible (la bibliothèque d’Areso consultable à Ramonville en possède un exemplaire) et le Traité de la construction en terre (très complet mais plus cher :http://craterre.org/diffusion:ouvrages-en-vente/view/id/75f7038247e600c1edb1414a71e64cbf) ainsi qu’un manuel de la production des BTC :http://craterre.org/diffusion:ouvrages-en-vente/view/id/03f252b967417e9569cf592fd3a7cf07
Pour la chaux, je ne saurais conseiller car à l’époque je n’avais pas trop de choix, donc j’ai utilisé ce que le marchand de matériaux local avait ; chaux qui d’ailleurs n’est plus commercialisée !
Pour le dosage de l’eau, j’ai oublié de l’expliquer sur la FEO :
Pour que la presse GEO50 fonctionne bien (sans doute idem pour les autres modèles), le mélange doit avoir un degré d’humidité de 13 % environ.
Si le mélange est trop humide, il a une réaction élastique dans la presse : il se détend une fois la pression relachée et donc on n’a pas les dimensions voulues, avec surtout un risque de dimensions variables (épaisseur surtout) ce qui n’est vraiment pas pratique pour le maçon ensuite !!
Si le mélange est trop sec, le dosage de la quantité de mélange placée dans la presse est très délicat car vous passez très vite de trop peu (pas d’effort à la compression) à trop, avec impossibilité d’amener la compression à sa fin de course. Donc pour s’assurer du bon degré d’humidité :
Soit vous avez une sonde d’humidité, comme celles utilisées par les scieurs ou menuisiers ou charpentiers ou spécialistes des traitement de charpente.
Soit il reste la solution basique que j’ai utilisée : votre stock de terre et de sable étant sous bâche plastique afin de maintenir son humidité quasiment constante, à moins que les 2 soient très secs sous un hangar par exemple, alors autant les laisser à l’air libre. Vous mesurez le degré d’humidité de votre terre ainsi que de votre sable par des pesées successives de quantités avant et après un séchage forcé dans une vielle poêle ! Pesez votre vieille poêle à vide, placer qq centaines de grammes dans une vieille poêle, juste de quoi bien couvrir tout le fond, un cm d’épaisseur maximum, pesez l’ensemble avant la chauffe, mettez l’ensemble sur le feu vif pendant qq minutes en remuant un peu surtout si votre terre était vraiment humide, repesez l’ensemble => la différence est l’humidité soustraite, avec une règle de trois vous obtenez le degré d’humidité.
La chaux n’apporte aucune humidité au contraire.
L’important est ,lors de ces mesures initiales, d’apprendre à "sentir" avec les mains le degré d’humidité du mélange que l’on touche ... afin de tout faire au doigté ensuite, le but étant d’apporter, si nécessaire, l’appoint d’eau directement avec un jet "en brume" dans la bétonnière au moment du mélange final.
De plus, comme indiqué dans la FEO, il faut utiliser le mélange prêt assez vite (car chaux hydraulique) ou du moins le mettre sous plastique si le temps est sec et/ou venteux. Dans mon cas, le chargement de la presse (photo dans la FEO) était un peu différent (plus ou moins plein) entre le début et la fin du tas de mélange préparé qui permettait de réaliser une quinzaine de briques. Mais cela c’est à vous de l’expérimenter !
Si à tout hasard vous avez l’occasion de faire un petit photo-reportage de votre production avec des chiffres (temps de réalisation notamment), nous sommes preneurs de FEO ... vous pouvez pour cela remplir la fiche modèle disponible sur le site. C’est moi-même qui reçoit sur l’adresse d’envoi des FEO.
En tout cas, bonne production !
Amicalement Patrick