Présent-e-s : Pascal Desjours, Alain Chia, Alain Marcom, Filio Gaspar, Eduardo Aocena, Nicolas Canzian
Excusé-e-s : Rachel Kerlir,Isabelle Moulis, Mary Jamin
Rappel : les Fiches de Déclaration Environnementales et sanitaires sont des rapports d’Analyse de Cycle de Vie des Matériaux de construction. Elles décrivent , selon la norme 15-804, l’impact environnemental des matériaux.
Elles sont disponibles sur la base INIES. Elles sont gratuites. La future réglementation RT 2020, théoriquement applicable à partir du 1er janvier 2020, obligera les concepteurs à faire un bilan de l’impact environnemental de chacun de leur projet. La base INIES sera la banque de données de référence pour la réalisation de ces bilans.
Un constat est unanimement partagé : la réglementation qui regarde des secteurs de plus en plus nombreux du bâtiment ne produit pas des résultats conformes aux attentes. Ces dernières années, la communication s’est largement verdie, mais les bâtiments ne semblent pas être beaucoup plus efficaces. Du point de vue de l’émission des GES, ou de l’énergie incorporée, la tendance n’a pas changé. De plus les techniques, les matériaux et les savoir faire qu’Areso défend, non seulement ne progressent pas, mais les différents règlements, textes et arrêtés leur serrent le cou (depuis un an il est interdit de faire la propagande pour un matériau écologique, si l’on a pas une étude scientifique qui le démontre...). Les FDES qui sont le dernier en date des outils poussant à la pente générale mise en place, et qui sont appelés à prendre de l’importance dans la RT 2020, ne semblent pas en mesure d’inverser la tendance. Il y a un sentiment assez partagé que les différentes dispositions officielles produisent avant tout du papier et bien peu d’effet réel d’amélioration de l’habitat. Comment sortir de cette impasse pour les militants de l’écoconstruction ?
Nous avons donc discuté afin de fabriquer de la culture commune.
1) Si nous sortons des FDES, en refusant d’en faire, ou en ne nous en servant pas, faut-il exprimer des points de vue sur les FDES faites par les fabricants de produits industriels ?
La réponse est oui. La norme n’est pas seulement destinée à faire valoir l’intérêt environnemental de nos techniques, matériaux et savoir faire, mais elles peuvent avoir aussi comme intérêt que les inconvénients des matériaux industriels soient correctement évalués. Il va donc y avoir du travail d’analyse de ces fiches à faire.(voir tableau au bas de ce chapitre de l’ordre du jour)
2) Si nous ne sortons pas des FDES, faut-il les accepter sans rien dire ? Ou faut-il demander une norme spécifique « biosourcés » ? Y a-t-il un intérêt pour nous à faire des FDES ?
On ne peut pas accepter cette norme de FDES sans rien dire, mais nous (ARESO) ne sommes pas une force suffisante pour dire ce que nous avons à dire de façon suffisamment puissante. Il nous faut des alliés, pour constituer un front du refus de l’état actuel. Plusieurs pistes sont évoquées : le réseau régional des associations de l’écoconstruction, les groupes de travail sur la terre à la DHUP, le réseau CF2B (Collectif de la Filière Bâtiment Biosourcé ) groupe de travail sur les FDES à la DHUP, de grandes associations environnementales (Greenpeace, Amis de la Terre, Réseau sortir du Nucléaire,...), et tous les individus ou associations qui voudront....
3) quelles autres actions pourrions-nous lancer ? I l est envisagé de sortir du cadre trop étroit des textes officiels pour mettre en route un label. Sur la méthode du Système de Garantie Participative (commission locale validant après enquête l’obtention de la mention) de Nature &Progrès, nous pourrions produire un cahier des charges qui validerait les opérations/entreprises/matériaux représentant nos valeurs ( écoconstruction, localisation, intensité sociale, faible empreinte environnementale, faible émission de GES, bons niveaux de savoir faire, etc.... ). Des signes de qualité existent déjà : Bâtiment Durable, défendu par plusieurs centres de ressources régionaux , Haute Qualité Environnementale, dépendant de l’Association des Industriels des Matériaux et Composants de la Construction, qui attribuent ces qualifications à des opérations. Elles ont des cahiers des charges comportant des critères intéressants et d’autres moins intéressants. Et il y manque des critères qu’il nous intéresse de voir figurer. Nous pourrions donc en plus des opérations, attribuer ces mentions aux entreprises ( conception, réalisations, maintenance...), et aux matériaux. Nous pourrions aussi organiser une veille sur les fiches INIES. Télécharger, analyser, comparer des fiches, et faire l’équivalent des FEO d’Areso, mais sur les FDES. Et ajouter nos commentaires. Il faudrait de toutes façons faire de l’analyse de fiches si nous voulons utilement critiquer la norme. (les questions relatives au « berceau » et à « la tombe » méritent une analyse probablement fertile) .De même si nous voulons interroger la sincérité des renseignements apportés par les demandeurs de chaque FDES, il est important de mesurer l’écart à la réalité. Une question non futile sera de savoir montrer que le « recyclage » peut être une chose terrible qui permet de sauver des industries très polluantes......
Si nous ouvrons une partie du site d’Areso à ces critiques de FDES, il peut être sécurisant de la faire au nom du groupe le plus large possible. D’où la nécessité de rallier le plus possible d’associations à ce travail. Par une information reçue ce jour, il apparaît que le CF2B est aussi gêné par les FDES.
Nicolas se penche sur la question du label. Il en cause aux personnes qu’il connaît qui sont plus ou moins impliquées dans des labels existants. Il s’inspire des cahiers des charges existants et propose une méthode et un contenu dans un proche avenir.
Alain M. continue à entrer en discussion avec le contexte sociétal et associatif de notre environnement , c’est à dire qu’il contacte les différents groupes de travail et/ou associations potentiellement intéressées à contribuer au travail sur les FDES.
Alain C. Diffuse une vidéo d’un mooc sur les FDES (visible ici).
Un objectif plus général est qu’ARESO s’acculture à une vision critique, positive ET négative, sur la démarche officielle globale à propos des questions environnementales. Il ne s’agit pas de simplement critiquer les FDES, mais bien plutôt de critiquer tout ce qui fait réglementation, et valider/invalider chacune des mesures qui ont été imposées.